Jeudi 30 mai 2024

Jeanne de Domrémy ! A l’heure où je parle, on vit toujours avec elle. Depuis quatre cents soixante neuf ans, si l’on veut. Elle a été brûlée comme hérétique, schismatique et relapse en 1431. Dans sa vie il n’y a rien, que du ciel bleu. Dix neuf ans de ciel bleu. Elle va sans autre souci que d’obéir à la brûlante injonction de ses voix : « va, Fille de Dieu, va ! » Elle est sainte, si être saint c’est n’être rien. Elle était sainte, si être saint c’est aimer d’un amour inoubliable comme à l’heure de tout perdre. On la disait folle et on l’a brûlée. Sa Foi était lumière. On n’a pas su brûler la lumière. La robe a flambé d’un seul coup, puis la chair douce de sa poitrine, puis les os sous la chair. Sa Foi n’a pas bougé une seconde, à peine frémit, à peine un frisson sous la morsure du feu. Sa Foi est demeurée intacte sous la cendre.

Pour comprendre Jeanne, il faut retrouver une pureté que jamais on n’aura car sa vie est d’une clarté qui aveugle. On voit cette femme comme elle est, comme elle fait. Avec elle on écoute le silence qui est dans le silence. Elle a affaire avec Dieu et avec lui seul ; ne disait-elle pas : « Messire Dieu premier servi ? »

Alors qu’elle était prisonnière des Anglais, l’énorme vague des ténèbres s’est brisée contre la lumière qu’elle portait en elle. Désormais, une force s’allume au creux de sa faiblesse. Jeanne demeure une blessure inguérissable pour l’adversaire. Son cœur est investi d’une brûlure limpide qui la saisit. Qui jamais la séparera de cet amour qui l’envoie ? La mort ? Le bûcher ? Mais non, car avec le Christ Ressuscité, les ondes de la mort s’écartent devant elle. Jésus, par sa Résurrection, l’a introduite dans une terre où Jeanne peut respirer, à l’abri des menaces de la mort, une terre de lumière que la mort ne foulera jamais.

Sainte Jeanne, priez pour nous ! Nous nous agrippons à toi comme le fait un enfant et ne te lâcherons pas tant que tu n’auras pas satisfaite notre demande.