Solennité de l’Annonciation, 8 avril 2024
L’ange dit à Marie : « Je te salue, comblée de grâce » (Lc 1,28) Pour la fête de l’Annonciation de 1858, une belle demoiselle révèle son nom à une petite fille des Pyrénées : « JE SUIS L’IMMACULÉE CONCEPTION ».
Marie est comblée de grâce, Marie est immaculée. C’est un même mystère. Elle est immaculée parce que comblée de grâce. Elle est lumineuse parce qu’elle n’a mis aucun obstacle à la lumière reçue. C’est un don, qu’elle a accepté. Et puisque nous fêtons l’Annonciation dans la joie de Pâques cette année, osons une comparaison avec notre baptême.
Le baptême n’est pas un voile pudique venu dissimuler le pécheur et son péché, non, c’est une révolution totale, un bouleversement de fond en comble de tout notre être. La grâce baptismale inscrit en notre âme immortelle un signe indélébile : nous sommes marqués du sceau du Christ. Nous sommes à Lui. Et c’est donné, gratuitement. La vie divine coule en nos veines.
Ce n’est pas un pieux sentiment, l’échauffement passager d’un cœur enflammé, mais une réalité sacramentelle, l’action concrète du Christ qui nous touche en vérité, et nous enracine en Dieu, même lorsque notre sensibilité chavire et que rien ne va plus. Il demeure, Lui, toujours le même. Telle est notre foi.
Marie est comme l’image exemplaire de ce que nous sommes devenus par le baptême. Une entière disponibilité. Non pas la soumission à un Dieu terrible, mais la participation à l’élan de la vie divine. De même que cette vie se déroulait de façon très simple pour Marie, de même que la petite Bernadette n’a eu ni à prêcher ni à mourir martyre, de même pour nous, il s’agit de recevoir, humblement, ce que l’Eglise nous donne pour que le Christ vive en nous : les sacrements.
L’Eglise ne s’est pas construite elle-même, elle n’est pas une organisation humaine dotée d’une existence autonome. Elle est l’Eglise de Jésus-Christ. Son rôle unique est de continuer l’œuvre de Jésus-Christ, de donner Jésus-Christ aux âmes. Chaque sacrement reçu est une rencontre avec le Christ. Quand le prêtre donne l’absolution, c’est le Christ en personne qui pardonne. Quand le prêtre prononce les paroles de la Consécration, c’est tout le mystère du Christ qui est rendu présent : le voile se déchire réellement, et nous entrons dans l’éternité de Dieu. Telle est notre joie, que nul ne peut nous ravir.
Dans ce monde où tout va mal, et sur lequel il semble impossible d’agir, confions tout à Marie et à son exemple redisons avec elle : « Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38)