N-D d’Acey, 18 janvier 2020
Homélie pour le 2ème dimanche du temps ordinaire 2020 — A
Isaïe 49, 3.5-6 I Corinthiens 1, 1_3 Jean 1, 29-34 Homélie du P. Jean-Marc
Dimanche dernier, fête du Baptême du Seigneur, l’évangéliste Matthieu nous relatait cette scène. Aujourd’hui c’est encore le même épisode que l’Evangile nous donne à entendre, mais cette fois selon la version bien différente de l’Apôtre St Jean. Celui-ci, en faisant parler longuement Jean le Baptiste, pose ici une question décisive : « Qui peut conduire l’humanité jusqu’au monde nouveau promis et suscité par Dieu ? »
Il ne faut jamais oublier que lorsque l’apôtre St Jean rédige son évangile (le plus tardif des quatre) plus de cinquante ans se sont écoulés depuis la mort et la résurrection de Jésus. L’enthousiasme des débuts est bien retombé. Jean s’adresse à une Eglise qui vient de vivre douloureusement son divorce d’avec la Synagogue, mais aussi une Eglise qui est entrée dans le temps des persécutions et des hérésies (les sectes se mettent à pulluler), une Eglise qui voit ses fidèles ébranlés, prêts à la quitter et même à renier leur foi chrétienne. Car l’avènement du Règne de Dieu que Jésus a si fortement proclamé, de même que sa victoire sur le mal et la mort, ne semblent pas advenir comme il l’avait promis. Jésus est-il donc bien le Messie, l’envoyé du Seigneur ?
L’Apôtre Jean écrit donc son évangile pour soutenir la foi des communautés chrétiennes, pour les aider à passer d’une foi chancelante à une foi renouvelée en Jésus-Christ. Voilà pourquoi l’épisode du baptême de Jésus que nous entendons aujourd’hui, nous place devant une triple affirmation de Jean le Baptiste :
– Voici l’Agneau de Dieu.
– C’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint.
– C’est lui qui est le Fils de Dieu.
Triple affirmation essentielle pour notre foi chrétienne. Elle atteste, en effet, que l’homme Jésus qui, pour la première fois, apparaît sur la scène publique, n’est pas seulement un prophète, ou un maître spirituel que l’on peut suivre (comme certains ont suivi Jean-Baptiste et se sont mis à son école), mais que Jésus est bien l’Envoyé du Père, le mystérieux Serviteur jadis annoncé par les prophètes.
C’est ainsi que Jésus est présenté comme l’Agneau Pascal immolé pour la libération de son peuple. Oui, comme un agneau conduit à la boucherie, il est le Serviteur souffrant qui prend sur lui les péchés de la multitude. Mais il est aussi celui qui en tant que Fils de Dieu baptise dans l’Esprit-Saint.
Ce témoignage de Jean-Baptiste n’est pas de l’ordre d’une intuition humaine. Cet homme, qui mourra décapité pour avoir toujours refusé de transiger avec la vérité, est vraiment inspiré d’En-haut : « Pour moi, dit-il, je ne le connaissais pas (il y insiste à deux reprises comme pour mieux souligner la révélation). Mais celui qui m’a envoyé m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint. J’ai vu et je rends ce témoignage. »
Un témoignage que, depuis plus de vingt siècles, l’Église ne cesse de faire entendre. Jésus est bien le Fils unique et bien-aimé de Dieu qui a reçu la charge et le pouvoir de soustraire le monde à l’emprise du mal et de la mort. C’est lui, et lui seul, qui est en mesure de nous mener à bon port, c’est-à-dire jusqu’à son Père. Il est vraiment notre Seigneur et notre Roi.
Une telle affirmation, que beaucoup récusent comme délirante et exorbitante, ne relève évidemment pas de nos raisonnements humains mais dela FOI.
Sur ce chemin Jean-Baptiste nous précède lui qui, hors de toute évidence et de toute preuve irréfutable, a pleinement accueilli ce que l’Esprit lui suggérait. C’est tellement vrai que, quelques mois plus tard, du fond de sa prison, il fera demander à Jésus : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?” À notre tour, dans l’obscurité de la foi, il nous faut faire confiance en la Parole de Dieu qui nous affirme que Jésus est bien le Fils unique du Père, le Sauveur du monde.
Frères et Sœurs,
Heureux sommes-nous si nous écoutons Jean-Baptiste et recevons sans réticence son témoignage.
Heureux sommes-nous si, quoi qu’il advienne dans notre vie et dans la vie du monde, nous ne cessons de fixer notre regard sur Jésus et marchons à sa suite puisqu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Heureux sommes-nous si, de tout l’élan de notre amour, nous lui disons : À qui irions-nous, Seigneur Jésus ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Ce que je viens de vous partager nous place au cœur de ce que l’Église nous appelle à vivre au cours de cette Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. Ce n’est que dans la mesure où chaque baptisé s’enracine dans l’amour de Jésus et vit sous la mouvance de son Esprit que l’Église parviendra à surmonter le scandale de ses divisions et pourra recevoir du Père la grâce de l’Unité tant désirée par le Christ Jésus.
« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jean 17, 21)
* * *
N-D d’Acey, 18 janvier 2020
Homélie pour le 2ème dimanche du temps ordinaire 2020 — A
Isaïe 49, 3.5-6 I Corinthiens 1, 1_3 Jean 1, 29-34 Homélie du P. Jean-Marc
Dimanche dernier, fête du Baptême du Seigneur, l’évangéliste Matthieu nous relatait cette scène. Aujourd’hui c’est encore le même épisode que l’Evangile nous donne à entendre, mais cette fois selon la version bien différente de l’Apôtre St Jean. Celui-ci, en faisant parler longuement Jean le Baptiste, pose ici une question décisive : « Qui peut conduire l’humanité jusqu’au monde nouveau promis et suscité par Dieu ? »
Il ne faut jamais oublier que lorsque l’apôtre St Jean rédige son évangile (le plus tardif des quatre) plus de cinquante ans se sont écoulés depuis la mort et la résurrection de Jésus. L’enthousiasme des débuts est bien retombé. Jean s’adresse à une Eglise qui vient de vivre douloureusement son divorce d’avec la Synagogue, mais aussi une Eglise qui est entrée dans le temps des persécutions et des hérésies (les sectes se mettent à pulluler), une Eglise qui voit ses fidèles ébranlés, prêts à la quitter et même à renier leur foi chrétienne. Car l’avènement du Règne de Dieu que Jésus a si fortement proclamé, de même que sa victoire sur le mal et la mort, ne semblent pas advenir comme il l’avait promis. Jésus est-il donc bien le Messie, l’envoyé du Seigneur ?
L’Apôtre Jean écrit donc son évangile pour soutenir la foi des communautés chrétiennes, pour les aider à passer d’une foi chancelante à une foi renouvelée en Jésus-Christ. Voilà pourquoi l’épisode du baptême de Jésus que nous entendons aujourd’hui, nous place devant une triple affirmation de Jean le Baptiste :
– Voici l’Agneau de Dieu.
– C’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint.
– C’est lui qui est le Fils de Dieu.
Triple affirmation essentielle pour notre foi chrétienne. Elle atteste, en effet, que l’homme Jésus qui, pour la première fois, apparaît sur la scène publique, n’est pas seulement un prophète, ou un maître spirituel que l’on peut suivre (comme certains ont suivi Jean-Baptiste et se sont mis à son école), mais que Jésus est bien l’Envoyé du Père, le mystérieux Serviteur jadis annoncé par les prophètes.
C’est ainsi que Jésus est présenté comme l’Agneau Pascal immolé pour la libération de son peuple. Oui, comme un agneau conduit à la boucherie, il est le Serviteur souffrant qui prend sur lui les péchés de la multitude. Mais il est aussi celui qui en tant que Fils de Dieu baptise dans l’Esprit-Saint.
Ce témoignage de Jean-Baptiste n’est pas de l’ordre d’une intuition humaine. Cet homme, qui mourra décapité pour avoir toujours refusé de transiger avec la vérité, est vraiment inspiré d’En-haut : « Pour moi, dit-il, je ne le connaissais pas (il y insiste à deux reprises comme pour mieux souligner la révélation). Mais celui qui m’a envoyé m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint. J’ai vu et je rends ce témoignage. »
Un témoignage que, depuis plus de vingt siècles, l’Église ne cesse de faire entendre. Jésus est bien le Fils unique et bien-aimé de Dieu qui a reçu la charge et le pouvoir de soustraire le monde à l’emprise du mal et de la mort. C’est lui, et lui seul, qui est en mesure de nous mener à bon port, c’est-à-dire jusqu’à son Père. Il est vraiment notre Seigneur et notre Roi.
Une telle affirmation, que beaucoup récusent comme délirante et exorbitante, ne relève évidemment pas de nos raisonnements humains mais dela FOI.
Sur ce chemin Jean-Baptiste nous précède lui qui, hors de toute évidence et de toute preuve irréfutable, a pleinement accueilli ce que l’Esprit lui suggérait. C’est tellement vrai que, quelques mois plus tard, du fond de sa prison, il fera demander à Jésus : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?” À notre tour, dans l’obscurité de la foi, il nous faut faire confiance en la Parole de Dieu qui nous affirme que Jésus est bien le Fils unique du Père, le Sauveur du monde.
Frères et Sœurs,
Heureux sommes-nous si nous écoutons Jean-Baptiste et recevons sans réticence son témoignage.
Heureux sommes-nous si, quoi qu’il advienne dans notre vie et dans la vie du monde, nous ne cessons de fixer notre regard sur Jésus et marchons à sa suite puisqu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie.
Heureux sommes-nous si, de tout l’élan de notre amour, nous lui disons : À qui irions-nous, Seigneur Jésus ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Ce que je viens de vous partager nous place au cœur de ce que l’Église nous appelle à vivre au cours de cette Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. Ce n’est que dans la mesure où chaque baptisé s’enracine dans l’amour de Jésus et vit sous la mouvance de son Esprit que l’Église parviendra à surmonter le scandale de ses divisions et pourra recevoir du Père la grâce de l’Unité tant désirée par le Christ Jésus.
« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jean 17, 21)
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