Apophtegmes d’un novice au désert

par  Xavier Morales
(extrait d’un article tiré de Communio n. XXIX, 5-6 – septembre-décembre 2004.)

Après quelques stages en communauté, le nouveau-venu dans un monastère de moines cisterciens de la stricte observance (les ci-devant ” Trappistes “) est d’abord accueilli comme postulant. Au bout de quelques mois, il est revêtu de l’habit blanc de novice pour deux ans, avant de prononcer un premier engagement, puis, après encore trois ans, son engagement définitif à ” la stabilité, la conversion de vie, et l’obéissance jusqu’à la mort selon la Règle de S. Benoît “.Les réflexions désordonnées qui suivent n’ont rien d’original. A cela, rien d’étonnant. Le noviciat consiste précisément à éprouver personnellement par l’expérience ce que d’autres, ” les Anciens “, ont expérimenté avant nous et nous transmettent. Cette expérience, transcrite dans des Apophtegmes laconiques ou dans les grands traités classiques de Cassien, d’Evagre, etc., et finalement transmise au novice de façon vivante par sa communauté et plus particulièrement par son ” Père maître “, aura bien pu lui sembler familière et banale : tant de lectures, de conférences, de témoignages la lui auront tellement rabâchée qu’il aurait cru, pour un peu, ne rien en ignorer. Et pourtant, il doit l’avouer : il avait beau lire, il avait beau écouter, elle lui était encore étrangère. Lettre morte, même lue avec foi et application. Et voici enfin venu le jour où, engagé dans la grande aventure, il expérimente à son tour, personnellement, ce qu’il avait lu : ” Ah ! Bien sûr, c’était cela ! ” Et comme toute évidence, elle lui devient maintenant propre : il croirait presque qu’il est le premier à faire cette expérience, qu’on ne lui en avait jamais parlé – qu’on ne lui avait jamais dit ce qu’il en était vraiment. Et d’ailleurs, comment aurait-on pu lui en parler, puisque cette expérience le touche dans ce qu’il y a de plus personnel, de plus incommunicable en lui-même ? Comme les amoureux qui croient être les premiers et les seuls de toute l’histoire du monde à découvrir l’amour… On reviendra plus loin sur ce paradoxe, peut-être propre à la vocation monastique, d’une expérience à la fois absolument personnelle, originale, et complètement impersonnelle, traditionnelle. Qu’on excuse donc celui qui, dans l’enthousiasme de l’évidence, oublie qu’il n’est pas le premier à la dire.

Un novice, c’est celui qui commence. Et comme tous ceux qui sont sur la ligne de départ, il est tout impatient d’arriver au but. Or il a très vite compris que la grande affaire, dans la vie monastique, c’était la patience. Il s’agit de durer, ou, pour employer le jargon, de ” persévérer “. Mais cet appel à la patience ne fait que redoubler l’impatience du novice ! Il aimerait être déjà un moine qui a persévéré jusqu’au bout, un ” vieux moine “, puisque c’est seulement alors qu’on est vraiment moine. Un jour, il confie son impatience à un tel ” vieux moine “. ” Oh ! fait l’ancien, tu sais, plus j’avance, plus je vois que je n’ai même pas encore commencé à être vraiment moine ! ” Faites le calcul : si le vieux moine n’a pas encore commencé à être vraiment moine, où en est le novice ? Mais alors, c’est quand qu’on est vraiment moine ? !

La vie consacrée, et en particulier la vie cistercienne, ont connu, en deux cents ans, une grande révolution, le passage d’une spiritualité des observances à une spiritualité des valeurs. Dans une spiritualité des observances, le moine vit sa conversion à travers le renoncement à décider des moindres détails de sa vie la plus concrète : la manière de s’habiller, de s’asseoir, de parler ou de ne pas parler, de poser le regard sur les hommes et sur les choses, d’ouvrir ou de fermer une fenêtre. Cela peut paraître ridicule a posteriori, mais il s’agit bien de vérifier ainsi que le moine a vraiment renoncé à lui-même, qu’il a vraiment remis à Dieu la disposition de lui-même. Dans le cadre de cette spiritualité, chez les Trappistes, le programme du noviciat était bien chargé. Il fallait apprendre par cœur toutes ces coutumes, toute cette discipline, et, par-dessus le marché, une nouvelle manière de communiquer : par signes, comme les sourds-muets !

Le passage à une spiritualité des valeurs, où il ne s’agit plus d’apprendre par cœur un coutumier et de s’y conformer, mais d’intégrer des valeurs et de les vivre comme des critères personnels, a certainement contribué à mettre en lumière une situation en fait essentielle à la vie consacrée : puisqu’il n’y a plus les Us et coutumes, on ne sait plus ce qu’on doit faire. Puisque toute cette vie est une folie, à commencer par le choix de tout remettre à Dieu, on ne sait plus ce qui est sage. La prudence humaine, si lentement acquise à travers la croissance, l’éducation, l’apprentissage de la vie, est suspendue justement à l’âge où la personne, échappant enfin à la providence parentale, s’apprêtait à l’exercer. Or voilà que le premier acte de cette vie responsable défie toute mesure humaine ! Et cette première démesure augure d’autres folies, au fil des interventions affolantes de Dieu, désormais seul maître à bord ! Mais alors, toute capacité de juger est remise en question : car ce que j’aurais personnellement jugé fou – la réquisition de Dieu à tout lui remettre – m’est arrivé. Comment, désormais, pourrais-je prétendre savoir discerner, juger et prendre des décisions ? C’est là qu’entre en scène le Maître des novices, ou plus généralement le Père spirituel. Son rôle n’est plus de transmettre des coutumes, et de veiller à leur application, mais d’aider le novice à intégrer les valeurs nécessaires à un nouvel étalonnage du jugement, à la pratique d’une nouvelle prudence, d’un discernement qui ne cherche plus ce qui peut ou doit être humainement fait, mais ce que Dieu veut et rend possible par sa grâce.

Un jour, un frère m’a dit : ” On ne peut pas savoir comment tu réagiras face aux grandes épreuves de la vie, que ce soit la décision arbitraire d’un supérieur, une maladie grave, une incompatibilité d’humeur insurmontable avec un frère de la communauté… En fait, la seule chose que tu peux faire, c’est d’être fidèle aujourd’hui. ” Et je suis allé au jardin repiquer des salades comme on me l’avait demandé.

” Qui est ma mère ? ” demande Jésus. La ” mère de Jésus “, ce n’est pas seulement Marie, c’est ” quiconque fait la volonté de Dieu ” (Marc 3, 33-35). Guerric d’Igny commente : ” Il veut que toi aussi, tu sois une mère pour lui “, une âme ” enceinte de cette semence généreuse “. ” Si tu voulais bien accueillir avec foi la Parole (le Verbe) de la bouche du messager céleste, tu pourrais toi aussi concevoir le Dieu que l’univers entier ne saurait contenir – le concevoir dans ton cœur et non plus dans ton corps “.

Tout homme est appelé à être ” conformé à l’image de son Fils ” (Romains 8, 29), à être ” transformé à son image ” (II Corinthiens 3, 18). Chacun d’entre nous ” souffre de nouveau les douleurs de l’accouchement, jusqu’à ce que le Christ soit formé ” en soi (Galates 4, 19). Aussi ” le monastère ” est-il ” école du service du Seigneur en laquelle le Christ est formé dans le cœur des frères “. Le Christ est bien la forme selon laquelle nous devons être informés. La formation monastique, dont le noviciat n’est que la première étape, a pour but de donner, ou de rendre, à notre être sa christiformité.

Il y a une curieuse coïncidence entre ces méditations de Guerric d’Igny et la doctrine boudhiste mahâyâna du buddhagarbha, le ” germe de Bouddha ” que tout homme possède en lui. La présence de ce germe de Bouddha signifie que tout homme possède en lui, à l’état de latence, la buddhatâ, la forme de Bouddha, l’existence dans l’Eveil ultime : tout homme peut devenir (le) Bouddha.

Le rapprochement peut être prolongé. Guerric énumère trois ” formes ” du Christ : la forma carnis, c’est-à-dire la manifestation du Verbe dans le monde sous la forme d’un corps, – la forma Verbi, c’est-à-dire la procession transcendante de son être divin ; – la forma vitae, c’est-à-dire la ” forme morale ” qui s’est manifestée dans la forma carnis pour que nous y soyons conformés à notre tour. On pourrait faire correspondre à ces trois formes du Christ les trois corps du Bouddha : le nirmâna-kaya, ” corps de manifestation “, c’est-à-dire le Bouddha historique tel qu’ont pu le connaître ses contemporains, – le sambhoga-kaya, ” corps de jouissance “, c’est-à-dire la gloire qui était cachée dans cette manifestation contingente, – le dharma-kaya, ” corps de la Loi “, c’est-à-dire la forme de Bouddha dont le Bouddha historique ne fut qu’une manifestation contingente, nature à laquelle tout homme participe, au moins à l’état de latence jusqu’au moment où elle sera pleinement réalisée dans l’expérience ultime de l’Eveil.

Il y a cinquante ans, on entrait très jeune au noviciat, et même, on s’y était souvent préparé dès l’enfance dans un petit séminaire ou dans un juvénat. Plus le candidat était jeune, plus il était malléable, apte à être formé à la discipline monastique. De nos jours, on entre à un âge qui aurait été considéré autrefois comme celui d’une vocation plus que tardive. On conseille au candidat d’entreprendre, ou de terminer, une formation : le nouveau-venu au monastère a déjà eu le temps de se forger une personnalité, il arrive avec un bagage, un début d’histoire. Il n’est plus une matière fluide que l’on coule dans un moule, mais une matière qui résiste, de laquelle on dégagera peu à peu la forme que Dieu y avait cachée.

La différence entre un novice moine et un séminariste ou un novice jésuite, c’est que le novice moine est moine dès le premier jour, même s’il n’est encore qu’en apprentissage, alors que le séminariste doit attendre plusieurs années avant de devenir prêtre, et le novice jésuite avant de recevoir sa mission.

Le temps qui s’écoule entre l’instant où Dieu a appelé à tel état de vie, et celui où l’appelé entre effectivement dans cet état de vie, est vécu, au milieu des doutes et des hésitations, comme quelque chose d’exaltant. Dieu s’est adressé à moi à et à nul autre que moi, et son appel devient la grande affaire de ma vie, celle qui va donner à ma vie son identité propre. Et réciproquement, le ” oui ” par lequel j’ai répondu à la proposition de Dieu, je l’ai dès le départ prononcé comme la parole la plus personnelle que j’aie jamais pu prononcer, ce mot que moi seul pouvais prononcer et qui résume finalement tout ce que je suis pour le remettre à Dieu. Cette première parole d’adulte (pas d’autorisation parentale à faire signer), ce ” oui “, je le couve avec tendresse, comme la seule chose qui compte à présent dans ma vie, comme ce qui est destiné à constituer le noyau autour duquel mon identité personnelle se développera : la promesse d’un engagement à la mesure de toute la vie, la griserie d’un don total risqué sans reprise possible, l’espoir d’une aventure dont je serai le héros. Car puisque Dieu me requiert, c’est donc que quelque chose de son dessein – à l’échelle de l’univers – dépendra dorénavant de moi.

Mais à compter du jour où le ” regardant ” devient ” novice “, le plus inattendu des retournements a lieu. La grande affaire n’est plus de donner sa vie, puisque c’est fait ! L’itinéraire si personnel, parfois tellement accidenté qu’il est toute une histoire, qui m’a mené au monastère n’a plus aucune importance. Les motifs pour lesquels j’avais cru l’aventure désirable et possible et les justifications que j’avais ajoutées à la proposition de Dieu pour me rassurer s’évanouissent. D’autres que moi, qui sont ici avec moi, et qui y étaient avant moi, ont eu des itinéraires tout aussi personnels, et donc très différents du mien ; ils se sont cru attirés par des motifs très différents des miens. Et pourtant, nous voici ensemble, ramenés à l’unique justification de notre présence au monastère : l’appel de Dieu à tout quitter pour suivre Jésus. Réquisition qu’aucun mérite personnel ne justifie, réquisition que seule la liberté gratuite de Dieu justifie – et rien de plus abstrait que le libre arbitre, rien de plus incompréhensible que la grâce, rien de plus inscrutable que les desseins de Dieu. Ce ” oui ” auquel je m’accrochais comme ce qui m’était le plus propre, ce que, au milieu de tant de chose éphémères en ce monde, on me promettait comme ” ce qui ne me serait pas enlevé ” (Luc 10, 42), ce ” oui ” si bien à moi, base si solide pour édifier mon identité, devient la chose la plus vide, la plus impersonnelle. A partir du moment où je l’ai effectivement prononcé, ce ” oui ” m’échappe absolument, il est englouti, avec le reste, avec ma propre personne, dans la réquisition de Dieu.

Analysant à de nombreuses reprises ce retournement du ” oui “, Adrienne von Speyr parle de ” l’anonymat des enfants de Dieu “. Cet anonymat n’est pas avant tout causé par la disparition de la personne au sein de la communauté. La communauté monastique, pas plus que l’Eglise, n’est une idole au profit de laquelle le particulier doit être sacrifié. Cet anonymat est la conséquence directe du ” oui “, il est la conséquence directe du choix d’une vie consacrée à Dieu, d’une vie où la personne n’a plus en vue ses propres projets, développés selon les lignes de sa personnalité propre, mais ceux que Dieu voudra bien lui confier. Le consacré devient, par profession, un ” chargé de mission “.

” Connais-toi toi-même “. La maxime vaut certainement pour tout homme, et pour tous les âges de la vie. Mais elle acquiert une urgence inattendue pour le moine, et pour le temps du noviciat. Le novice est tout de suite confronté aux exigences d’une vie dont la Règle lui impose la forme. Il s’agit en effet d’une forme de vie qui n’a pas été taillée à sa mesure, puisqu’elle existait avant lui, une forme de vie qui devient désormais la mesure de la sienne, à laquelle il va devoir se mesurer. Et très tôt, en s’y mesurant, il bute contre ses limites, c’est-à-dire ce qui, en lui, ne rentre pas dans cette mesure imposée, ou ne parvient pas jusqu’à cette mesure imposée. Il en devient d’autant plus conscient que l’atmosphère de recueillement et la relative absence de distractions qui l’entourent le rendent attentif à ses réactions intérieures, les fameuses ” pensées ” (logismoi). Voilà qu’il se surprend à la paresse (” Après tout, on ne m’a pas demandé de le faire ! “), à la colère (” moi ? je ne me mets jamais en colère ! “), à l’ennui (” Vivement l’heure du dîner ! “), et à la haine (” Bien fait pour lui ! “).

Il faut se connaître soi-même, c’est-à-dire connaître tout ce fond de soi-même que Dieu, lui, connaît très bien, et avec quoi il travaille pour produire du saint. Ne serait-ce que pour s’émerveiller qu’il arrive à quelque chose !

Désormais, la vie est bornée par toute une série de limites : la clôture du monastère, les horaires scandés par la cloche, les actes dépendant d’une permission des supérieurs, les trois conseils qui définissent définitivement et usque ad mortem l’état de vie, etc. Toutes ces limites sont le monnayage, des détails les plus concrets aux orientations les plus générales de l’existence, de l’essence même de la vie consacrée : désormais, je ne dispose plus librement de ma vie, de mon temps, de mon avenir. Ce dernier point, peut-être, mérite un développement.

Tout au long de l’enfance, je me suis projeté dans l’avenir de l’âge adulte. Après les années de croissance et de préparation, arrive l’âge où l’on peut enfin prendre en main sa vie : on ne se contente plus de la projection dans l’avenir imaginaire du ” Quand je serai grand “, on forme des projets pour maintenant, pour l’année prochaine, pour plus tard. L’entrée dans la vie consacrée est encore l’un de ces projets. Mais dès lors qu’il y est entré, le novice change radicalement de rapport avec l’avenir. Celui-ci ne peut plus être l’objet de la pré-occupation des projets ou de l’échelonnement d’une carrière, puisque je n’ai plus le droit de me pré-occuper, c’est-à-dire d’occuper d’avance un avenir qui ne m’appartient pas, que j’ai remis à la disposition de Dieu. Ajoutons que non seulement mon avenir ne m’appartient plus, mais qu’il semble même ne plus y avoir du tout d’avenir pour moi, puisque mon existence, dont le déploiement temporel, en l’occurrence horaire, est toujours déjà soumis aux prévisions de la Règle, paraît, à vues humaines, condamnée au piétinement de la répétition.

Cependant, la fin d’une temporalité orientée par la projection, caractéristique de l’enfant, ou par le projet de l’adulte, n’entraîne pas nécessairement la désagrégation du présent dans la répétition et la suppression de l’avenir. Au contraire.

Dans la temporalité du projet, le présent était vidé de son contenu propre pour être pré-occupé par l’avenir. Dans l’existence monastique, le présent peut enfin s’occuper de lui-même – on appelle d’ailleurs cela le ” loisir ” (otium), qui consiste à ” vider ” le présent (vacare), à le débarrasser de ce qui l’encombre, à lui donner des ” vacances ” pour qu’il jouisse de lui-même en paix (quies). Au souci de la préoccupation succède la sérénité.

Pour autant, l’existence monastique est loin d’être toute scellée dans un présent enfin plein de lui-même : ce serait ignorer son caractère essentiellement eschatologique. En effet, à l’avenir projeté, qui restait encore à la taille de mes désirs finis d’homme mortel, succède l’avenir attendu. C’est alors seulement que le mot ” avenir ” déploie toute sa signification. Tant qu’il était question de projets, on aurait dû en fait parler de ” futur “, c’est-à-dire d’une portion de temps virtuel manipulable par l’imagination. Mais à présent, il est question de ” ce qui vient ” en avant de moi et pour quoi je me tiens disponible, ” rendu prêt ” (Matthieu 24, 44) par la ” vigilance ” (Marc 13, 33). Et plus encore que de ” ce qui vient “, il est question de ” Celui qui vient ” (Apocalypse 1, 4).

Cette vie du moine qui semble si limitée, comparée à celle de ses contemporains engagés dans la vie laïque, avec leurs projets, leurs carrières, leurs espérances, est donc en fait une vie jetée dans l’infini. Elle a été remise à la disposition de Dieu, pour qu’il en use selon son dessein. Or Dieu est toujours plus grand, son dessein est toujours plus grand, il est infini. Ma vie, qui échappe désormais à mes projets limités et finis de créature, est désormais ouverte à des possibilités infinies qui correspondent à l’infinité de Dieu lui-même :

” De toute perfection, j’ai vu la limite;Tes volontés sont d’une ampleur infinie ” (Psaume 118, 96)

Etre moine – avoir pour devoir d’exister devant l’absolu. Vivre devant l’Un. ” Devant “, c’est-à-dire en le prenant en pleine face, comme l’exigence radicale de s’exposer à lui : ” A tout instant j’expose ma vie ” (Psaume 118, 109). Vivre en créature (6 comme les six jours de la création) devant Dieu (1 comme l’unique). Six devant un (6 – 1) : soixante-et-un (61), nombre premier indivisible, mission absolument personnelle. Et 6+1=7 : seule existence qui mène à la perfection et au repos du Septième Jour. ” Je n’ai mon repos qu’en Dieu seul ” (Psaume 61 !).

Or 61 est aussi mon numéro de vestiaire au monastère.



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