Monition pour l’Evangile des Rameaux (Marc 11, 1-10)
Ces Rameaux que nous tenons en main, Frères et Sœurs, nous viennent tout droit de l’Evangile que nous allons entendre : la foule des disciples, des enfants, des « sans-grade », des badauds sans doute, accueille et acclame Jésus comme le roi-messie qui entre à Jérusalem, la Ville Sainte, la Cité de David. Nous les portons, nous aussi, comme un signe d’espérance, de notre espérance si malmenée ces derniers mois, fragile ; nous présentons à Jésus nos frêles espoirs, et ce désir d’être sauvés, de nos masques, et de tout ce qui entrave et défigure nos vies. Les cris de « Hosanna » que nous reprendrons dans notre procession, étaient d’ailleurs -avant de devenir une joyeuse acclamation- un appel au Dieu du Salut ; « Sauve nous ! » Et Jésus qui vient à notre rencontre, répondra : il ira rejoindre jusqu’au profond de nos désespérances, chercher jusqu’au tréfonds de notre angoisse, jusqu’à délier ce qui nous assujettit, par le péché, à la mort.
C’est pour cela que l’espérance que signifient ces rameaux ne trompe pas, que la piété populaire qui s’y attache pour bénir nos maisonnées ne s’y trompe pas. Ils sont plus qu’un sympathique signe printanier, un porte-bonheur : ils portent la mémoire du Salut, de l’espérance qui ne déçoit pas. Bénis, ces rameaux sont en quelques sortes greffés sur l’arbre sec de la Croix ; ce bois de mort qui, irrigué par le sang de Jésus, est devenu arbre de vie, de la Vie qui ne passe pas. Entrons à présent dans l’Evangile de ce triomphe encore éphémère et dérisoire.
Monition pour la lecture de la Passion selon saint Marc ( 14, 1 – 15, 47 )