Les frères de l’Abbaye vous font part du décès de
Père BENJAMIN
(Joseph Bourgeois-Jacquet)
survenu ce vendredi 29 septembre 2017,
en la fête des Saints Archanges,dans la 94e année de son âge et la 81e de sa vie monastique.
C’est en 1936, à l’âge de 12 ans, que le jeune Joseph quitte son village natal de Châtelblanc, dans le Haut-Doubs, pour entrer à l’abbaye d’Acey comme petit-oblat. La mort un mois plus tôt, à 23 ans, des suites de la tuberculose, de son frère ainé Fr Benjamin, entré à Aiguebelle en 1932 et dont il reprendra le nom comme religieux, a été l’élément déclencheur de sa vocation si précoce. Très tôt il connaîtra l’épreuve de la maladie (tuberculose, greffe dans la colonne vertébrale) et les épreuves de santé ne l’épargneront pas tout au long de sa vie. Débutant le noviciat canonique à 15 ans, il fera profession monastique en 1941 et sera ordonné prêtre en 1948.
Pendant une vingtaine d’années il fut prieur de la communauté, assumant même temporairement sa direction lors de changement de supérieurs.
Il fut aussi 20 ans hôtelier, service où il excella, prodiguant à chacun un accueil plein d’empathie, dont son sourire inaltérable, devenu légendaire, était l’expression la plus achevée.
Après avoir laissé cette charge, il continua pendant de nombreuses années à assurer l’accompagnement et le ministère du sacrement de la réconciliation auprès de nombreuses personnes.
Les dernières années de sa vie furent celles de la vie cachée en communauté, présence souriante, discrète et apaisante, auprès de ses frères, se consumant en prière : ses dernières paroles prononcées avant de sombrer dans l’inconscience furent celles du Notre Père…
Abbaye Notre-Dame d’Acey – Dimanche 1er octobre 2017
Veillée de prière suite au décès de Père Benjamin Bourgeois-Jacquet
— Evocation de sa vie par le Père Abbé —
J’introduirai volontiers cette rétrospective par un billet non daté de Père Benjamin :
« Action de grâces !
Voilà que suite à une conversation, j’ai été conduit à jeter un regard sur l’ensemble de ma vie. Elle m’apparaît comme une grâce incroyable et je veux dire à Dieu toute ma reconnaissance pour ce parcours merveilleux.
Né le premier dimanche après Pâques « Quasimodo », le baptême a lieu le dimanche suivant, c’est l’Évangile du bon Pasteur.
Un dimanche matin : ma première communion, accompagné de maman. En sortant de l’église nous faisons une visite à la dame qui m’a fait le catéchisme. La perspective du sacerdoce est évoquée. »
Joseph (notre Fr. Benjamin) est le dernier d’une famille de huit enfants dont trois seront engagés au service de Dieu. Influence profonde de ses parents qui étaient profondément unis : entente et respect entre les deux. « Maman était la bonté même. Quel courage et quelle générosité pour élever toute sa famille, dans le travail et à travers bien des épreuves. Elle a vu mourir trois de ses enfants. » Et de son père il dira qu’il fut un homme admirable qui, malgré d’autres aspirations personnelles, dut reprendre l’exploitation agricole de ses propres parents. Pendant 28 ans il fut maire du village, cherchant le bien de tous et toujours disponible.
Tous les soirs la prière réunissait la famille autour de la table. « Le père présidait cette prière à genoux, les coudes sur la table… Le souvenir de cette prière en famille est resté très net parce qu’il me semble qu’elle a construit la foi de tous les enfants. »
En 1932, un événement important fut l’arrivée de l’abbé Baud comme curé des deux paroisses de Châtelblanc et de Chaux-Neuve. C’est grâce à ses conseils et son soutien, que le frère aîné de Joseph, Alexandre, qui avait terminé son petit séminaire à Maîche (Doubs) entre à l’Abbaye d’Aiguebelle et prend le nom de Fr. Benjamin (le nom de son père). Une vie monastique qui sera interrompue, quatre ans plus tard, par les atteintes de la tuberculose. Devant l’aggravation de la maladie, le père abbé d’Aiguebelle propose un séjour en famille, espérant que l’air des montagnes redonnera la santé au malade. Elle s’aggrava au contraire. Et Alexandre mourut au milieu des siens le 21 septembre 1936, à l’âge de 23 ans. Ce décès marqua si fort le petit Joseph qu’il demanda peu après à ses parents de le laisser partir pour Aiguebelle afin d’y remplacer son frère. Une demande fort décidée mais si inattendue que les parents n’en dormiront pas de la nuit : « Mon grand frère était mort saintement. Même s’il n’avait pas exprimé son désir d’être remplacé, j’ai de suite reçu cette mort comme un appel et une prière qui m’accompagnait. Et le soir du 27 octobre il m’était donné de prendre le relais d’une vie trop tôt interrompue. Le bonheur tombé du ciel dure encore. »
C’est donc, à l’âge de 12 ans, que le jeune Joseph quitte son village natal de Châtelblanc, pour entrer à l’abbaye d’Acey comme petit-oblat. Mais la communauté d’Acey, trop réduite et ne pouvant assurer la formation des candidats, rejoint Aiguebelle pour la fête de la Toussaint 1936.
Tout de suite le nouvel arrivé se sent bien : « Ces années de jeunesse passées dans un milieu monastique plutôt que dans le milieu familial, Dieu me les avait bien préparées. Elles ont laissé en moi le souvenir d’une vie heureuse. Dans ce petit groupe de huit jeunes oblats les journées étaient bien remplies par les études, les récréations et promenades, mais surtout par la prière qui avait la place principale comprenant des temps forts, où revêtus de l’habit monastique nous étions rassemblés avec la communauté des moines. »
Durant l’été 1937 la décision est prise de redonner à l’abbaye d’Acey toute sa vitalité. Une douzaine de frères d’Aiguebelle partiront sous la conduite de Dom Eugène Court, alors prieur d’Aiguebelle. Celui-ci sera abbé d’Acey jusqu’aux derniers mois de 1946 où il sera appelé à prendre la direction d’Aiguebelle.
Débutant son noviciat canonique à 15 ans, F. Benjamin fera profession monastique en 1941. Mais dès 1940, donc encore novice, à cause de l’absence de nombreux frères retenus aux armées, et de sa faible santé, Fr. Benjamin se voit confié les travaux de lingerie et devient secrétaire de Dom Eugène puis de Dom Robert durant la totalité de l’abbatiat de ce dernier (1947-1958).
Dom Eugène a profondément marqué la vie de frère Joseph qui lui garda toujours une grande reconnaissance pour sa bonté et sa sollicitude. Il lui servait la messe chaque jour dans sa chapelle privée.
A 20 ans, à peine, survient une grosse fatigue annonçant un début de tuberculose osseuse qui se prolongera avec plus ou moins de gravité jusqu’à 25 ans. Il subit alors plusieurs interventions chirurgicales importantes et de longs séjours en dehors de la communauté. Tout au long de sa vie les épreuves de santé ne l’épargneront pas.
C’est à Aiguebelle qu’il est ordonné prêtre le 13 mars 1948 par Mgr Pic, évêque de Valence.
Vers l’âge de 30 ans, sans méthode ni cadre d’études pour un travail intellectuel, sans non plus de ministère, il passe, dira-t-il, par un certain état de dépression. Période difficile où l’activité matérielle même sans grands travaux prend le dessus tout en restant dans le cadre d’une vie monastique assez austère : « Je suis heureux quand même sur ce chemin d’humilité dans une vie de sacrifice et je remercie le Seigneur qui m’a gardé dans la recherche de la prière. La vie fraternelle me soutient aussi beaucoup : ce sera une tranche importante de ma vie qui va durer jusqu’à l’âge de 43 ans. La prière et l’amitié ont seules, je pense, nourri ma vie affective et alimenté ma joie. »
Avec la fin des années 60, il entre dans la deuxième partie de sa vie qui va durer une trentaine d’années. À travers ses fonctions et responsabilités, c’est comme un autre chemin vers Dieu : le souci de faire sa volonté et de répondre à l’appel des frères, même s’il dispose de moins de temps pour la prière et la lecture.
Durant une vingtaine d’années il assumera la charge de prieur. Fonction particulièrement délicate en cette période de l’histoire d’Acey marquée par bien des turbulences et trois changements successifs de supérieurs. C’est à cette époque qu’il aura lui-même à exercer la charge de supérieur, faisant chaque matin, lors de la messe de la communauté, une courte homélie (sans note).
Malgré ces passages difficiles il garda un bon souvenir de ce temps-là : « je me sentais tout proche des frères avec le désir de garder bien uni. »
Dix ans plus tard il lui est demandé d’assumer aussi l’accueil des hôtes et des retraitants. L’hôtellerie s’ouvre alors, en cette période postconciliaire, à un accueil mixte plus large et diversifié. Cette nouvelle fonction le fait entrer dans une vie relationnelle importante où il peut donner le meilleur de lui-même.
20 ans durant il assuma ce service d’hôtelier où il excella, prodiguant à chacun un accueil plein d’empathie, dont son sourire inaltérable, devenu légendaire, était l’expression la plus achevée.
« C’est une belle période ! Une vie plus donnée aux autres. Je me sens bien. Pour cela peut-être, on me dit que je suis bien à ma place. Cependant il faut porter tout ce monde dans la prière, gardant même dans la discrétion sur tout ce qui m’est confié. Je n’ai que de bons souvenirs de toutes ces personnes rencontrées dans un regard de foi favorisée avec des moments le plus intense communion. »
Lorsqu’il laissera sa charge d’hôtelier, il continuera pendant des décennies, et jusqu’à ces toutes dernières années, à assurer l’accompagnement spirituel et le ministère du sacrement de la réconciliation auprès de très nombreuses personnes.
« Après 20 ans de ce service d’hôtelier, le remplacement par un autre frère viendra à temps pour m’aider à diminuer mon activité. Je me rendrai compte alors d’un certain éloignement de la communauté qui sera vite corrigé par le service du réfectoire tous les après-midi. C’est un problème de santé qui m’en relèvera, mais ces trois ans m’ont apporté une sorte de transition en m’orientant vers une vie où la prière devient plus simple. »
Le 17 mai 1998 c’est la joie des Noces d’or sacerdotales qui furent célébrées en même temps que les noces d’or de son frère Jean dont il avait béni le mariage 50 ans plus tôt. Bien d’autres jubilés suivront !
Les dernières années de sa vie furent celles d’une vie cachée en communauté – présence souriante, discrète et apaisante auprès de ses frères – se consumant en prière.
« Désormais je n’ai plus d’activité, tout heureux de pouvoir suivre la communauté au long du jour. Ainsi maintenant, ma vie se déroule dans la paix, libre et disponible pour la prière et les petits services de communauté. Dieu soit béni pour cette vie que je trouve si belle ! Qu’il me donne de la poursuivre tant qu’il voudra dans l’action de grâces. »
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Les nombreux témoignages déjà reçus soulignent tous la gentillesse de Fr. Benjamin, sa simplicité, sa disponibilité, son accueil, son esprit de miséricorde, son humilité. Mais c’est surtout son sourire qui a marqué de manière quasi indélébile la foule de ceux et celles qui l’ont connu. Au point que pour beaucoup, Acey, c’était Frère Benjamin.
« Grâce à lui, j’ai toujours gardé un souvenir merveilleux de la communauté d’Acey. »
« Pour nous il était comme une icône de la vie éternelle, tout en étant présent et attentif à chacun, “les pieds sur terre et le cœur en Dieu”. »
Cette joie qui illuminait son visage trouvait certainement sa source dans une foi profonde au Christ, une foi durable et fidèle, quand on voit le temps qu’il est demeuré dans l’abbaye.
Par l’intercession de la Vierge Marie, la toute Sainte Mère de Dieu, qu’il a tant prié avec son chapelet, de St Joseph dont il avait reçu la nom à sa naissance, de St Alexandre, patron de sa paroisse natale, de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus pour laquelle il avait une vive et profonde affection… confions donc notre père et frère Benjamin à la douce miséricorde de notre Dieu.
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Message d’un ami musulman
Adieu, frère Benjamin !
Tu viens de quitter la route de l’existence pour aller vers le chemin de la VIE.
Que Dieu t’accueille dans la sérénité et te donne le réconfort que tu mérites,
toi qui aimais la VIE et qui t’étais mis à son service dans la joie et la convivialité.
Merci pour ce que tu étais et ce que tu appelles pour le partager.
ADIEU, frère Benjamin !
REPOSE en PAIX !
Gloire à DIEU et vive la VIE !
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Abbaye d’Acey, lundi 2 octobre 2017
Sépulture de Père Benjamin (Joseph Bourgeois-Jacquet)
Romains 14, 7-9.10c-12 Matthieu 18, 1-5.10 Homélie de P. Jean-Marc
Notre Dieu aime les petits et les humbles. C’est évident !… Les Écritures y reviennent si souvent, et l’Évangile qui vient de nous être proclamé en est la plus manifeste confirmation. Mais pourquoi une telle prédilection ?
Si les petits et les humbles – et les enfants sont par excellence dans cette catégorie – ont une place privilégiée dans le cœur du Seigneur c’est parce qu’ils ne comptent pas sur leurs capacités personnelles et ne cherchent pas à se faire valoir. Ainsi, loin de faire écran à l’action de l’Esprit, ils le laissent agir en leur vie selon son bon vouloir.
Leur petitesse, bien loin de les complexer ou de les attrister, les ouvre au contraire à une joie qui les dilate, les libère et les introduits dans la voie royale de l’émerveillement et de l’action de grâces.
Notre frère Benjamin, dont le nom était déjà tout un programme, fut un beau témoin de cette simplicité joyeuse. Certes, notre frère était naturellement favorisé d’un tempérament docile et heureux que son entrée si précoce au monastère a certainement permis de préserver et d’épanouir. Mais il ne faudrait cependant pas oublier le long travail de la grâce qui, à travers maintes épreuves de santé, les périodes d’aridité, les fatigues physiques et psychiques, les turbulences et coups durs de la vie communautaire, purifia et affina la délicatesse de son accueil et de son attention à tous. Tant de personnes en furent les heureux bénéficiaires et lui en sont profondément reconnaissantes !
C’est certainement, en tout premier lieu, à l’école de la Vierge Marie a appris pour suivre la voie divine de l’humilité. Elle qui se proclamait “la petite servante du Seigneur”, et que notre frère ne cessa jamais d’invoquer durant toute sa longue vie avec le soutien de son chapelet. La Vierge Marie, est bien la figure la plus éminente et la plus parfaite de ces “petits” selon le cœur de Dieu qui, dans la joyeuse liberté de l’amour, ne cessent de chanter la gloire de Dieu et de magnifier son nom.
C’est aussi à l’école de notre Père saint Benoît (dont l’humilité tient la place la plus éminente dans sa Règle) que Frère Benjamin apprit cette science qui dilata son cœur et lui permit de courir (spirituellement parlant, car il était loin d’être un sportif) à la suite du Christ sur les chemins de l’Évangile.
Même si de nombreux saints ont également nourri la foi et l’espérance de notre frère Benjamin, Thérèse de l’enfant Jésus tient une place privilégiée. Elle qui fut pour lui, comme pour tant d’autres, une sœur aînée et aimée qui l’initia aux secrets de sa petite voie de l’enfance spirituelle : « O mon Dieu, vous avez dépassé mon attente et moi je veux chanter vos miséricordes. Vous m’avez instruite dès ma jeunesse et jusqu’à présent j’ai annoncé vos merveilles, je continuerai de les publier dans l’âge le plus avancé. »
Lorsque Jésus déclare que celui qui se fera petit comme l’enfant qu’il a placé au milieu de ses disciples est le plus grand dans le Royaume, il nous dit que la logique et les valeurs de ce Royaume sont radicalement autres que celles véhiculées et magnifiées par notre société où tout est axé sur les critères de puissance, de réussite et d’épanouissement. Croyance mortifère, que les hommes ont d’eux-mêmes en tant qu’êtres sérieux, adultes, raisonnables. Mais Dieu ne peut tenir dans rien sans aussitôt l’ébranler, le mettre bas. Ce Dieu immense ne peut tenir que dans les ritournelles d’enfance, dans le sang perdu des pauvres ou dans la voix des simples et de tous ceux qui tiennent Dieu au creux de leurs mains ouvertes. (Christian Bobin)
Mains ouvertes pour l’accueil, le partage, le service joyeux et désintéressé. Là encore comment ne pas penser à notre frère Benjamin si présent et attentif à chacun « les pieds sur terre et le cœur en Dieu ».
Seul celui qui se fait tout petit peut laisser passer le plus grand : Dieu ! Il ne récupère rien pour lui de la gloire qui ne revient qu’au Très Haut, et dont les prophètes et les psaumes ne cessent de nous appeler à lui rendre toute honneur et toute louange par nos chants et nos prières, mais plus encore par notre attention aux autres, notre disponibilité et notre miséricorde envers tous.
Le petit, l’humble, qui instant après instant, dans les bons comme dans les mauvais jours, marche avec son Dieu, peut aller confiant et paisible. Il n’a plus à s’inquiéter de lui-même et de quoi son avenir sera fait. Mais il dévoile – sans en avoir conscience – qui est véritablement le Dieu en qui nous croyons, le Dieu de Jésus-Christ.
Car si Dieu est en vérité le Très Haut, le Tout-Puissant, il l’est tout autrement que nous n’imaginons. Voilà pourquoi Christian Bobin parle de lui comme du Très-Bas (et ce n’est pas qu’un jeu de mots) que le mystère de Noël nous rappelle chaque année. Dieu est le Très-Bas, le Tout-Petit, non seulement parce qu’il naît et meurt dans le dénuement le plus total, mais parce par cette pauvreté radicale, il nous manifeste qui est réellement Dieu. Il nous dévoile aussi ce qu’est, au sein de la communion Trinitaire, la relation d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit : don mutuel et radicale livraison de soi à l’autre.
Quiconque se fait petit, à la suite de Jésus “le plus petit” (Charles de Foucauld dira qu’il a pris tellement la dernière place que personne n’a pu la ravir), révèle à ses frères le vrai visage de Dieu qui, parce qu’il n’est qu’Amour, ne peut être que radicale pauvreté et humilité.
C’est bien ce que notre frère Benjamin a su vivre de merveilleuse manière. Il n’y avait rien en lui d’exceptionnel. Il ne possédait aucun des dons qui suscitent l’intérêt et l’admiration. Mais il laissait transparaître dans sa pauvreté, par sa simplicité et son sourire rayonnant, la présence de celui qui était son seul véritable Trésor : Jésus-Christ le Ressuscité, l’éternel Vivant.
Comment voulez-vous alors que notre frère ne soit pas uni, désormais et pour toujours, avec Celui qu’il a tant aimé et si fidèlement servi ?
Saint Paul nous l’affirmait dans la première lecture : « Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. » (Rm 14, 7ss)
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